Qui pense voyager au Québec en temps de pandémie cet été? Je reviens de 15 jours de road trip dans le Bas-St-Laurent et la Gaspésie! J’avais hâte de vous dire comment ça se passe ailleurs au Québec en temps de pandémie. Dans les derniers jours de mon périple, le masque est devenu obligatoire mais bien des compagnies et lieux touristiques avaient déjà adopté cette mesure avant la date de tombée. Voici ce que j’ai constaté comme mesures sanitaires dans l’est du Québec.
Les croisières
On s’entend, la distanciation physique sur un bateau de croisière est impossible. Que ce soit pour aller voir les baleines ou faire une traversée vers l’île Bonaventure, les croisiéristes n’ont pas réduit leurs capacités comme l’ont fait les bars et restaurants. On se retrouve donc très très proche les uns des autres. Heureusement, les mesures sanitaires sont suivies à la lettre et on me disait même que des inspecteurs surprises venaient faire leur tour pour faire des vérifications. Désinfectant à mains avant de monter à bord, masque obligatoire pendant toute la durée de la croisière (pas toujours plaisant, je l’avoue), et désinfectant à la sortie. Vous voulez prendre une petite bouffée d’air par le nez en abaissant votre masque? Vous allez vous faire avertir de remettre votre masque correctement rapidement!
Seul petit hic, quand une famille sur le bateau a le mal de mer…oups! Pas facile de gérer le masque quand l’envie d’être malade prend à toutes les 2 secondes!
La randonnée
Le Québec a de superbes sentiers où s’évader et après plusieurs mois à la maison, ça semble une excellente idée d’être en nature. Les mesures varient toutefois beaucoup d’un endroit à l’autre. Par exemple, à part limiter le nombre de randonneurs, le Mont Wright à Québec ne propose aucune mesure contrairement au Canyon des Portes de l’enfer au Bas-St-Laurent qui nous accueille avec visière et liste de mesures protectives : « Priorité aux gens qui montent les escaliers, retournez-vous lorsque vous croiser un autre randonneur, et une seule personne peut entrer pour payer les droits d’entrée ».
Dans les parcs de la SÉPAQ et de Parcs Canada, j’ai noté un entre-deux. Certaines randonnées populaires sont devenues des sens uniques obligeant les gens à faire la boucle et ainsi éviter les croisements. D’autres sentiers par contre, comme celui du Mont St-Alban vers son observatoire ne limitent pas le nombre de randonneurs. Une fois rendue en haut de la tour, nous étions au moins une quinzaine sur une petite plateforme, évidemment, sans masque. Dans toutes mes randonnées depuis le mois de juin, aucun endroit n’obligeait le port du masque en sentier. Informez-vous avant de partir pour votre randonnée préférée sur les mesures mises en place.
Les boutiques
Évidemment, depuis le 18 juillet, le port du masque est obligatoire à l’intérieur. Mais avant cette date, j’ai observé que les pratiques variaient d’un endroit à l’autre. C’est un soulagement que les pratiques soient ainsi standardisées. En sortant de votre région, il est important de protéger les autres plus que tout en portant votre masque. Avant le décret, je prenais la peine de mettre mon masque peu importe où j’entrais afin de m’assurer de ne pas transmettre de microbes dans la nouvelle région où j’étais.
Les lieux touristiques
Percé est bien populaire cet été. C’était ma première fois en Gaspésie et j’avoue que je pensais ce village un peu plus grand. C’est littéralement des milliers de gens qui foulent la même petite rue, les mêmes restaurants, la même tour d’observation en très peu de temps. Bien que la ville ait mise en place un sens unique sur les trottoirs, les gens ne respectaient pas les consignes à mon passage.
Les restaurants et lieux plus achalandés, comme la plateforme vitrée du Géoparc, avaient toutefois des mesures sanitaires très précises : lavage de main, port du masque et nettoyages fréquents des rampes d’escaliers. Lors de ma visite guidée au centre d’interprétation Micmac Gespeg, le guide portait la visière, le port du couvre-visage était obligatoire et tous tentaient de se tenir à 2 mètres de distance. Comme la visite était à l’extérieur, c’était relativement facile de suivre toutes ces mesures.
Les hébergements
S’il y a un endroit qui voit beaucoup de voyageurs défiler pendant une courte période de temps, ce sont bien les hôtels. Encore là, les mesures varient d’un endroit à l’autre. Je ne peux parler pour les grandes chaînes parce que je n’y suis pas personnellement allée, mais, dans le cas de l’Auberge festive Sea Shack, une heure de check-in précise et une durée minimum de séjour sont imposées afin d’éviter de d’avoir trop de gens qui arrivent en même temps, puis éviter la décontamination des chambres trop souvent dans une même semaine.
La cuisine commune et la section auberge étaient fermées à mon passage ce qui force les visiteurs à être inventifs pour se faire à manger. Dans mon cas, j’avais prévu glacière et poêle au propane, heureusement, il n’a pas plu pendant mon passage et j’ai pu cuisiner sur le balcon de mon chalet. C’est dans la section bar que j’ai observé que la distanciation n’était qu’une règle plutôt abstraite. Bien que plusieurs écriteaux sur le site nous rappellent de nous laver les mains et de garder une distance de 2 mètres, quand la musique (sûrement moins forte qu’à l’habitude), et l’alcool entrent en jeux, les règles n’existent plus vraiment.
J’ai également dormi dans un motel qui lui n’exigeait pas de minimum de nuitée. Le désinfectant à main est obligatoire à l’entrée de la réception mais sans plus.
Paiement comptant ou par carte
La manipulation d’argent comptant a été remis en doute en début de pandémie. Déjà que les billets contiennent leur lot de microbes, plusieurs endroits, incluant les épiceries, se sont mis à refuser l’argent comptant. Le paiement sans contact, par carte débit ou crédit, a ainsi été privilégié dans plusieurs lieux. Comme ce n’est pas une « règle officielle », le paiement en argent continue d’être accepté à plusieurs endroits bien que je recommande fortement de payer par carte en tout temps.
Est-ce qu’on se sent en temps de pandémie?
J’avoue que si vous m’aviez posé la question il y a quelques semaines, je vous aurais dit que non. Depuis que je suis sortie de Montréal au début mai pour m’exiler dans ma famille en Chaudière-Appalaches, je ne ressentais plus vraiment la pression de la pandémie. Les gens discutaient à moins de 2 mètres en se disant « Oui mais moi je n’ai pas la Covid ». Le début de mon voyage s’est un peu passé dans cette même veine jusqu’à ce que j’arrive dans le coin de Gaspé et Percé. Lieux plus fréquentés, les mesures étaient plus intenses et de voir des gens se balader avec leurs masques partout a eu un effet très frappant : on est en pandémie, juste au cas où on l’a oublié.
En bref, voyager au Québec en temps de pandémie, c’est d’avoir plus d’un masque dans son sac, de le porter à l’intérieur en tout temps, et parfois même à l’extérieur lorsque la distance de 2 mètres ne peut être respectée. Sommes toutes, la grande majorité des gens respectent les règles selon ce que j’ai pu observer. Les « rebelles » se font jeter des regards réprobateurs…
Comme j’étais en voiture, je n’ai pas encore vécu ce que c’était d’être en transport avec d’autres gens…et vous? Certains lieux appliquent mieux les règles que d’autres, mais peu importe, il revient à chaque voyageur de faire son devoir de citoyen et de protéger famille et amis en suivant les règles. Avez-vous vécu de drôles d’expériences reliées à la pandémie?
Pour en savoir plus sur mon road trip, lisez mon article sur Voyage Voyage.
Merci de nous informer comment ça se passe dans le bas du fleuve et la Gaspésie. Très intéressant.