Faire le tour du monde, parcourir les Caraïbes en voilier, vivre en Australie, travailler sur un catamaran de luxe sur la Méditerranée, habiter dans les Alpes françaises… Ce ne sont pas là des rêves impossibles, mais bien la vie que mène depuis les 3 dernières années Alexandra Carrière et Julien Turcot, alias Andraloha! J’ai rencontré ces amoureux de la vie environ 6 mois avant leur départ et j’avais déjà hâte de suivre leurs aventures. Après autant de temps loin du Québec, je voulais en savoir plus sur la façon dont leur périple a démarré et également, comment 2020 a changé (ou non!) leur façon de voyager sur la belle planète. Envie de savoir d’en savoir plus vous aussi? Je leur ai posé quelques questions pour vous!
MC : Partir autour du monde, c’est un choix que vous avez fait. Comment est-ce devenu une réalité pour vous?
Andraloha : Depuis maintenant 11 ans que Julien et moi partageons nos vies! Et d’aussi loin qu’on se rappelle on voulait partir faire un grand voyage et découvrir notre belle planète! Mais comment vivre ce rêve sans mourir de faim et avoir l’esprit tranquille?
L’idée nous est venue, pourquoi ne pas acheter une vieille maison, la rénover nous-mêmes et la revendre? Julien étant entrepreneur général en construction nous a déniché les meilleures ressources.
Le 1er août 2015, nous achetions notre maison et le 31 juillet 2017, nous rendions de nouveaux propriétaires bien heureux! Deux années remplies de concessions, de travail ardu, de poussière et de plaisir. On travaillait pour réaliser notre projet rêvé, comme on l’a toujours appelé!
MC : Et tout ça a commencé où exactement?
Andraloha : Notre périple a commencé en septembre 2017 à bord d’Andraloha, notre voilier de 30 pieds. On a navigué pendant 7 mois le long de la côte est des États-Unis, aux Bahamas, les iles Turques et Caïques et jusqu’en République dominicaine.
On a laissé (par choix) notre voilier là-bas pour partir à l’aventure avec notre sac à dos autour du monde. Depuis on s’est promené au Mexique, Honduras, Malaisie, Indonésie, Philippines, Australie, Sri Lanka, Égypte, France et Italie.
MC : À travers toutes ces aventures dans le monde, comment avez-vous réussi à financer la suite de votre escapade autour du monde?
Andraloha : Avec le projet du « flip » de maison, on a réussi à partir du Québec avec un bon montant d’argent. Après 1 an et demi de voyage, on s’est arrêté en Australie (avec un visa-travail) pour travailler en restauration, ménage et même construction. On a travaillé aussi dans un café dans les Alpes françaises et sur les bateaux sur la Méditerranée. Se trouver du travail ne nous a jamais stressés. Il y a des jobs partout, il suffit d’être débrouillard et de foncer.
MC : En vous suivant ces derniers mois, j’ai justement vu que vous avez travaillé sur un fabuleux bateau en mer Méditerranée. Comment avez-vous fait pour dénicher ce travail qui, même si c’est un boulot, fait sincèrement rêver?
Andraloha : On adore la navigation, on avait besoin de sous et on était en France à 500 kilomètres d’Antibes, la « capitale » du yachting de la Côte d’Azur.
La première étape pour mettre le pied dans l’industrie est de faire les formations préalables obligatoires : le STCW Training est la formation de sécurité de base (5 jours, environ 1200€ soit 1900$ CAN), tu dois te procurer un Seafarer Medical Certificate qui est un document officiel qui prouve ta capacité physique à travailler sur un bateau (environ 100€ soit 155$CAN) et ensuite, tout dépendant du rôle que tu veux occuper sur le bateau (hôtesse, matelot, ingénieur, second…), tu as d’autres formations obligatoires et/ou optionnelles qui s’ajoutent. Évidemment tu dois créer ton CV marin et essayer de te démarquer. Maintenant que tout ça est fait, il est temps de se trouver une job!
J’ai (Alex) déniché un contrat d’hôtesse. Mon rôle était de m’occuper de l’intérieur du bateau et du confort des proprios et/ou clients. Julien lui était marin, il s’occupait de la navigation avec le capitaine et de conduire le « tender » (petit bateau annexe) pour les sports nautiques ou pour amener les gens sur terre.
Notre saison a été incroyable, on s’est promené sur la Méditerranée, de la Corse à la Sardaigne et de Saint-Tropez à Monaco…jet set non? ????
On a eu aucune dépense ou presque, on a vu des baleines, des dauphins, des millions d’étoiles, des paysages de fou, les bateaux les plus dispendieux au monde, des villages de rêves! Juste WOW! Et malgré les horaires chargés, on a quand même su bien en profiter!
Mais, parce qu’il y a toujours un « mais » et que la perfection est quasiment impossible, cette industrie a aussi son lot de côtés négatifs.
Son côté hyper polluant, oui la pollution des moteurs et des génératrices, mais aussi la quantité de déchets que ça génère, l’utilisation de plastique et de produits non eco-friendly, le recyclage qui est presque totalement absent, le gaspillage de nourriture…
Pendant notre saison, on a rencontré des gens hyper inspirants qui s’impliquent à ce que les choses changent et évoluent sur la côte de la Méditerranée.
Des organismes pour la récupération des eaux usées des bateaux, des actions de collectes de déchets sur les plages et dans la mer, un centre de réhabilitation pour les tortues marines souvent affectées par les bateaux et des mesures prises pour protéger les littoraux marins de la région qui sont eux aussi affectés par l’industrie massive de la navigation présente ici!
MC : Effectivement, c’est super important de garder en tête les impacts environnementaux de ce qui paraît à première vue comme une vie de rêve. Vous avez réalisé tout ça en 2020, année de pandémie mondiale. Comment est-ce que la situation a affecté vos plans?
Andraloha : Nous étions en France quand la crise a éclaté. Comme beaucoup de gens, on a eu peur et on s’est inquiété de la suite des choses. Après 2-3 jours de questionnement et d’incertitude, on a pris la décision de rester là. On était dans un bon pays, avec de bons amis et on ne voulait pas laisser cette crise gâcher et arrêter notre trip. On ne le regrette pas du tout…best decision ever! ????
Maintenant on continue de voyager avec notre masque pas trop loin et en se pliant aux exigences des pays.
MC : À l’heure qui l’est vous êtes en Égypte, qu’est-ce que réserve l’avenir pour Andraloha?
On veut retourner à notre voilier au début de l’année 2021. Naviguer tranquillement vers le Québec pour aller voir notre monde. Des projets, on en a plein la tête…il va falloir continuer de suivre nos aventures pour connaître la suite!
MC : Je dois vous demander : avez-vous un coup de cœur parmi toutes ces destinations visitées?
Difficile de dire nos coups de cœur, car chaque endroit que nous avons visité a son petit quelque chose. Avec notre amour pour l’océan, il est facile de dire que découvrir la terre via la mer est la façon qu’on aime et qui nous colle à la peau.
Malgré toutes les horreurs qu’on peut voir ou entendre sur notre planète, sans faire l’autruche évidemment, il faut aussi se rendre compte comment c’est beau autour de nous, que visiter le monde soit la meilleure école de la vie et qu’il y ait de bonnes personnes partout.
MC : Sur cette note positive, je vous souhaite bon vent à tous les deux!
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Pour en savoir plus sur leurs aventures, regardez également cet épisode de Génération Nomade.
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