Guillaume Beaudoin, réalisateur, photographe et directeur photo s’est lancé dans toute une aventure il y a quelques années. Et ce n’était pas par manque de défis professionnels, lui que l’on retrouve derrière la caméra de plusieurs séries voyage dont Les Flots, Expat, Tribal (pour ne nommer que celles-là) et plusieurs projets en publicité et contenus de marque. Les voyages, ça fait des années qu’il en fait et ça ne lui fait pas peur. On retrouve dans Empreinte le récit de certaines de ses aventures les plus marquantes et ses constats quant à l’avenir de la planète.
En 2017, avec très peu d’expérience comme matelot, il a décidé de vivre une vraie quête humaine : celle de traverser les îles du Pacifique Sud « sur le pouce », d’un bateau à un autre, d’île en île. L’objectif de sa quête n’était pas des plus clairs à son départ : d’abord observer les changements climatiques sur les habitants, puis sur l’eau. Son livre nous amène ensuite sur le projet The Ocean CleanUp, puis en Jamaïque et finalement, dans ses rencontres des peuples nomades en Afrique. C’est de fil en aiguille, de rencontre en rencontre, que ses voyages se sont révélés (trans)formateurs. Empreinte, c’est tout ça et bien plus. À travers le récit de son périple et des photos époustouflantes, on découvre ces humains qui se cachent bien loin de nous, isolés par l’océan qui les entoure.
J’ai rencontré Guillaume un peu avant son départ en 2017 lors d’un tournage pour le projet Infiniment Canada puis, j’ai passé du temps avec lui sur un autre projet à l’été 2019 alors qu’il était entre ses allers-retours dans les coins les plus éloignés du monde pour la série Tribal (que j’ai adoré!). Discuter voyage avec lui va bien au-delà du tourisme « régulier ». Guillaume a cette capacité de creuser, connecter, comprendre l’humain et les difficultés que celui-ci surmonte au quotidien.
La quête de ses voyages se veut positive, tournée vers l’action plutôt qu’un simple constat négatif des changements climatiques et de la pollution des océans. Sans vivre dans le déni, son récit n’est pas moralisateur ni négatif. Il nous amène à nous questionner et à partir avec lui à la rencontre des gens qui ont décidé d’aider la Terre à leur façon, sur une échelle individuelle ou collective, de trouver des solutions localement pour vivre mieux et éviter le pire. Je pense entre autres à l’histoire d’Agnès Benet, avocate des baleines (oui oui, elle défend, en cour, les droits de ces mammifères marins!) qui dédit sa vie à cette cause.
À qui s’adresse Empreinte?
GB : Ça s’adresse aux gens qui, comme moi qui se sont posés ces questions-là, qui ont soif de réponses, qui se questionnent par rapport aux changements climatiques, et qui évidemment ont soif de voyage.
Je me permets d’ajouter qu’Empreinte est une façon de voyager dans des endroits où nous, voyageurs expérimentés et touristes, ne mettons que très rarement, voire jamais les pieds. Je me suis prise à rêver de ces îles où l’eau est turquoise, les montagnes verdoyantes et le réseau cellulaire absent! C’est un bel échappatoire qui nous permet d’ouvrir nos horizons à ces destinations peu touristiques sur la planète et encore (un peu) vierges.
MC : La traversée du Pacifique t’a quand même amené à te dépasser, à aller au-delà de tes connaissances. Serais-tu prêt à repartir pour un tel projet?
GB : Ça pourrait arriver, j’ai des projets en tête, l’expérience a été aussi difficile que belle pour tout ce qu’elle m’a amené.
MC : Comment ce voyage (ou tous tes autres voyages) a changé ta vie de voyageur?
GB : C’est certain que ma perspective a changé. Je suis devenu végétarien (lorsque possible) majoritairement pour l’environnement. Je compense aussi beaucoup mes voyages avec des crédits carbone. Je choisis des produits éthiques, je limite mes achats.
MC : Dans ce voyage sur le pouce, quelle est ta destination coup de cœur.
GB : On me pose souvent la question et je réponds toujours l’archipel de Vanuatu. Pour les enfants de Tanna, la beauté des paysages et les interactions des gens avec la nature. J’ai adoré leur façon de vivre heureux dans ce contexte-là, leur intensité et beauté assez unique.
Que vous ayez écouté la série Tribal ou non, Empreinte donne également accès à l’arrière-scène des rencontres de l’émission. Un regard inédit sur les humains qui semblent tout droit sortis d’une autre planète et qui pourtant, sont connectés comme jamais à la terre. Des histoires touchantes et bouleversantes qui donnent vie aux clichés de l’auteur.
Empreinte me laisse le sentiment que tout est possible. Guillaume fait référence à notre sentiment d’impuissance face aux changements climatiques. On se sent parfois comme une goutte d’eau dans l’océan. En quoi notre geste aujourd’hui changera quoi que ce soit à l’échelle humaine ? Toutefois, comme l’écrit si bien Guillaume : « l’effort individuel est le premier pas de tout mouvement à grande échelle. C’est le processus et non le résultat qui nous permet de grandir, d’apprendre et ultimement, de changer ». C’est ce qu’il a pu constater sur le terrain et c’est qui m’incite à penser que oui, aussi petits soient nos gestes, ils sont tous importants. Et il faut bien commencer quelque part et on a soudainement le goût, nous aussi, de faire notre part pour rendre la vie de ces gens plus faciles.
Visionnez l’extrait de la vidéo qu’il a réalisé sur son projet « Across the Salty Roads », sa traversée « sur le pouce ». Ça donne le goût d’en voir plus.
Pour suivre au quotidien Guillaume dans ses aventures comme photographe et directeur photo, rendez-vous sur Instagram.
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*J’ai reçu Empreinte de la part de la maison d’édition.
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Quel bel article… tellement bien écrit… de belles réflexions. Bravo!
Très belle entrevue et belles réflexions. Il faut acheter le livre pour mieux découvrir cette belle personne